Afficher Masquer la table des matières
Benoît Gallot, le conservateur du Père-Lachaise, sillonne les différentes allées du cimetière pour immortaliser les vies insoupçonnées, mais diversifiées. Les photos des animaux découverts sont réunies dans son premier livre : La Vie secrète d’un cimetière. Sorti le 27 octobre dernier, ce livre a été édité chez Les Arènes Eds. Cet ouvrage compte 235 pages et est disponible en format broché et en format numérique dans toutes les librairies.
Conservateur depuis quatre ans
Cela fait quatre ans que Benoît Gallot exerce le métier de conservateur du Père-Lachaise. Le gardien de cimetière habite même au sein de la plus célèbre nécropole de Paris en France. Si la vie au côté des morts paraît banale, la réalité en est une autre. En effet, le cimetière abrite près de 70 000 sépultures, un endroit où reposent les morts, mais où pullulent une multitude de vies d’animaux. Une fois que les visiteurs sont partis et le portail fermé, divers animaux sortent et le gardien les prend en photo. Benoît Gallot partage sa découverte de la nature du lieu grâce aux clichés qu’il publie sur son compte Instagram « La vie au cimetière », mais également grâce à son œuvre qui vient de sortir « La Vie secrète d’un cimetière ». À travers cet ouvrage, Benoît Gallot relate l’histoire de ce lieu, ses expériences, ainsi que son parcours.
Le commencement de ses découvertes
Ses découvertes ont commencé alors qu’il était encore le gardien du cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine en 2011. Benoît Gallot a accepté, avec ses équipes, d’appliquer le projet « zéro produit phytosanitaire », un projet initié par la Mairie de Paris à l’époque. Le projet avait pour but de réduire l’utilisation des pesticides jusqu’à ne plus les utiliser dans les endroits fréquentés par le public. En quelques années, Dame nature a repris ses droits entre les pierres tombales et les sépultures. À l’époque, le gardien avait constaté une métamorphose à vue d’œil du cimetière. Les oiseaux se font alors remarquer, Benoît Gallot, initié par un amateur d’ornithologie, s’est muni d’appareils photo et de patience pour les immortaliser. C’est alors qu’il a photographié des insectes, des chats, et qu’en 2017, il a eu la surprise de croiser une portée de renardeaux qui se chamaillaient joyeusement dans une allée du cimetière. Son compte Insta « La vie au cimetière » a alors pris vie dont l’objectif est de dévoiler une autre nature et facette du cimetière d’Ivry-sur-Seine à la société de Paris, et pour que les gens visitent le cimetière avec moins de réticence.
Benoît Gallot au cimetière du Père-Lachaise
En 2018, Benoît Gallot devient le gardien du Père-Lachaise. Il a déménagé avec sa femme et ses enfants au cœur même du cimetière. Pour Benoît Gallot, un descendant d’un marbrier, les stèles et les pierres tombales ne sont pas un secret, ni même pour ses enfants qui ont vécu à Ivry et qui sont conscients de la nature extraordinaire qui y vit. Le gardien du cimetière a alors arpenté sans relâche les différentes allées entre les pierres tombales et les sépultures. Il a découvert lors de ses promenades une soixantaine d’espèces d’oiseaux nichant dans les arbres. Cela dit, il a eu la chance de disposer à peu près de 43 hectares de terre au cœur de la ville de Paris.
C’est lors d’un soir d’avril en 2020, en plein confinement, que le gardien a fait une rencontre surprise : une boule de poils rousse s’enfuit d’un buisson. Il a alors compris que des renards vivaient dans la ville. Dès lors, il a commencé à photographier les faunes et flores vivant dans la nécropole. Les clichés postés sont alors devenus viraux dans toute la ville de Paris en France, des messages fusent et des questions se posent. Le gardien prend donc la décision d’écrire le livre « La Vie secrète d’un cimetière » pour relater ses expériences insolites et impressionnantes. Dans l’ouvrage, il rend également hommage aux autres conservateurs, veilleurs de la nuit, les fossoyeurs et les autres personnes dans le monde qui travaillent pour rendre présentable l’endroit où reposent les morts.
Père-Lachaise : un cimetière qui regorge de vie
Quand le portail du Père-Lachaise se ferme aux visiteurs, le gardien se promène et fait la rencontre d’un renardeau. Une rencontre soudaine et touchante, qu’il cherche à renouveler. Avec son appareil photo, il sillonne les pavés du cimetière avec patience, dans le but de trouver le terrier. Les résultats des recherches ont surpris la société, car des clichés de renardeaux immergent dans Paris et emballent les médias dans le monde. Le gardien de cimetière met alors à jour son compte Instagram et poste des clichés d’animaux vivants dans la nécropole comme :
- Des chats ;
- Des mésanges ;
- Des corneilles ;
- Des perruches ;
- Des fouines.
Pour les visiteurs, cette diversité de faune a modifié leur façon de voir les cimetières : ils prennent en compte tous les détails de la nécropole, cherchent constamment du regard des renards et des chats, mais regardent également le ciel espérant apercevoir les oiseaux.
Cependant, la vraie réussite pour le gardien réside sur l’apaisement des familles en sachant que leurs proches décédés se reposent dans un endroit plein de vie.
Père-Lachaise : un cimetière renommé
La nécropole dans la ville de Paris, avec ses 43 hectares, jouit d’une grande célébrité. En effet, le cimetière reçoit en moyenne 3 millions de visiteurs chaque année. Les touristes, les étudiants et les badauds curieux s’y rendent pour se recueillir ou flâner au hasard pour découvrir une sépulture d’une personne populaire qui se repose éternellement dans la nécropole. Parmi les 70 000 sépultures, les visiteurs peuvent découvrir celles de Jean de la Fontaine, Molière, Oscar Wilde, Edith Piaf, Jim Morrison, et bien d’autres artistes en sciences et littérature y figurent.
Benoît Gallot est le gardien d’une société miniature, un endroit où morts et vivants se croisent.